Les communautés au centre du développement des connaissances et de l’innovation

Leila Daghfous

Les organisations sont souvent comparées à des organismes vivants et, tout comme un organisme vivant, leurs frontières avec leur environnement sont poreuses.

Au sein de l’entreprise et aussi autour d’elle, des groupes s’organisent spontanément pour former des communautés. Dans certains cas, ces communautés sont créées par la direction et, dans certains cas, elles émergent spontanément.

En matière d’innovation et d’apprentissage, les communautés sont un modèle extrêmement efficace qui offre aux membres la liberté de partager, de faire des erreurs, de tester, tout en étant relativement libérés de processus internes.
C’est « un mariage improbable entre deux cultures radicalement opposées » ; d’un côté l’entreprise définie par ses processus, ses règles, ses chaînes de décision et de l’autre un regroupement libre d’individus poussant des idées.

Ces caractéristiques font des communautés une source de profonde transformation. Par exemple, les services RH doivent intégrer cette forme d’organisation dans tous les processus existants. Si la communauté privilégie le partage des connaissances, cela a un impact très favorable sur la politique de développement des compétences. De même, la façon dont la formation continue est abordée doit être revue et les communautés prises en compte. La participation active à une communauté constitue l’une des méthodes d’apprentissage les plus efficaces.

Maintenant que nous sommes convaincus que les communautés sont des vecteurs de transformation presque indispensables, nous devons encore attirer les membres potentiels dans les communautés appropriées. Il s’agit de rassembler les passionnés, de renforcer les liens qui les unissent et de leur permettre de renforcer leur sentiment d’appartenance à la communauté.

Chacun a un besoin naturel de construire sa propre identité. L’identité est la représentation de soi-même, et elle peut être physique ou numérique. S’adresser à différentes communautés est un moyen de renforcer son identité et de se définir par rapport aux autres. La multiplication des communautés sur les réseaux sociaux en est la preuve.

Un membership dans une communauté peut être incarné autant par des signes matériels tels qu’un vêtement, une voiture de sport ou un tatouage, que par des objets immatériels tels qu’un accent, un jeu vidéo, un hashtag… ou même un NFT (Non-Fungible Token).

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Les NFT permettent de renforcer les liens entre les passionnés et d’affirmer son appartenance à une communauté, notamment sur les réseaux sociaux. Cette tendance émergente est vraiment un symptôme que les communautés deviennent encore plus importantes dans un monde connecté. Que vous soyez un fan de basket-ball et que vous fassiez partie de la plate-forme NBA Top shot, ou un fan de vampires avec les NFT Sneaky Vampire Syndicate. .

Par exemple, en achetant et en publiant sur Twitter un profil Crypto punk ou Bored Ape Yacht Club (comme Snoop Dog, Steve Aoki ou même des marques comme Adidas), vous signifiez que vous faites partie de ce groupe de personnes qui comprennent ce que sont les NFT et qu’elles ont une valeur réelle pour vous – qu’elle soit émotionnelle, financière, ou d’un autre ordre.

En plus de signifier l’appartenance, les NFT permettent aux communautés de se rassembler autour de passions spécifiques. Tout comme les fans de Harley-Davidson vont se retrouver pour rider sur les routes, les communautés numériques développeront leurs propres lieux de rencontre.
Par exemple, les Sneaky Vampires ne se rejoignent qu’en ligne dans un espace dédié et accessible qu’aux seuls possesseurs de NFTs. Ils ont créé leur propre métavers.

Selon une étude Gartner, d’ici 2026, 25 % des gens passeront au moins une heure par jour dans les Métaverses pour le travail, le shopping, l’éducation, les réseaux sociaux ou les loisirs.

Musiciens et artistes en profitent également pour offrir de nouvelles expériences de partage. Snoop Dogg a invité ses fans à un concert sur The Sandbox auquel ils pouvaient assister en achetant un billet NFT. Si aujourd’hui une partie du clip TN est accessible, en achetant une carte GDC en NFT, les aficionados du chanteur ont un accès exclusif au clip de la chanson sortie en novembre 2021.
Tous ceux qui se revendiquent fans de la première heure ont maintenant une manière de le prouver, mais surtout de prendre part au succès du créateurs. C’est ce que permet par exemple la plateforme Public pressure concernant la musique.

Ainsi, aujourd’hui, les NFT sont une nouvelle façon de choisir et de construire sa propre identité. Ils représentent l’appartenance à une culture et à une communauté.

Et même si, à l’heure de la construction du Web3, on peut penser que les NFTs sont une revendication d’une participation à l’élaboration d’un certain futur, ils sont avant tout un autre moyen de se raconter à travers ce que l’on donne à voir, un autre moyen de tisser des liens, et de vivre des expériences partagées.

Comme nous pouvons le voir, les communautés sont vraiment une tendance qui se renforce à l’intérieur et à l’extérieur de la société et ne fera que se renforcer dans les années à venir à mesure que Web3 et les NFT deviendront répandus. Heureusement, cette tendance est positive en matière de gestion du changement. Les communautés sont un incubateur extrêmement puissant pour tous les ingrédients d’une transformation réussie : l’innovation, l’apprentissage et la collaboration.